l’Église… Spoiler : tu vas être déçu

et c’est sans doute une bonne chose

Bienvenue dans « On fait le tri ».

Pas le tri entre les bons et les méchants. Le tri entre ce qu’on nous a dit, ce qu’on a cru, ce qu’on a idéalisé… et ce qui tient vraiment debout quand la foi passe par les secousses.

Ici, on dégonfle les ballons. Pas pour le plaisir de casser, mais pour faire de la place. On arrête de rêver l’Église pour pouvoir, enfin, l’habiter. Ce n’est pas contre elle qu’on parle. C’est pour ne pas se perdre en elle.

Parce qu’on a tous besoin, à un moment, d’être déçus. Et vite. C’est même une bénédiction.

« Dans sa grâce, Dieu ne nous permet pas de vivre, ne serait-ce que quelques semaines, dans l’Église de nos rêves. (…) Il vaut mieux pour l’ensemble des croyants, et pour le croyant lui-même, que cette déception se produise le plus tôt possible. (…) La vraie communauté chrétienne est à ce prix : c’est quand nous cessons de rêver à son sujet qu’elle nous est donnée. »
— Dietrich Bonhoeffer, De la vie communautaire

Ce que tu vis — la fatigue, la colère, la gêne, les silences, les hypocrisies, les malentendus, les mots mal placés, les regards absents — tout cela fait partie du réel. Et c’est dans ce réel-là que Dieu travaille.

Alors on va désencombrer. Élaguer les slogans, les images trop lisses, les promesses impossibles. Parce qu’il y a une promesse plus solide à retrouver.

Je n’ai pas besoin d’une Église parfaite. J’ai besoin d’un lieu où on tient debout sous la grâce.

On va faire le tri, ensemble. Pas pour tout jeter. Pour recevoir.

La thèse :

On pourrait aussi dire « Bienvenue dans l’Église. Désolé... », ou « On fait pas dans l’utopie, frère », ou enore «Quand l’illusion tombe, la grâce commence. ». Un dernier pour la route : « Arrête de fantasmer l’Église »

Comment je vois les choses : je te le dis tout de suite, je crois bien que Bonhoeffer a raison, que c’est bien de garder cela en tête et que c’est sans doute juste théologiquement, mais je suis globalement pas d’accord. On en parle ?