Si Dieu existe, pourquoi il se cache ?
→ Sur le thème du voilement et dévoilement. La foi n’est pas une preuve, c’est une confiance dans ce qui s’approche sans s’imposer.
Une vraie question
La Bible n’a jamais méprisé cette question.
Au contraire : elle commence souvent là.
"Pourquoi te tiens-tu si loin ?" crie le psalmiste. (Psaume 10,1)
"J’ai crié vers toi, et tu ne m’as pas répondu." (Job 30,20)
La question "Pourquoi Dieu se cache-t-il ?" n’est pas une faiblesse de la foi.
C’est son point de départ.
La foi se passe de preuves
La foi, ce n'est pas la réponse magique à la question de l'existence de Dieu.
C'est une confiance.
Pas une certitude fabriquée.
Pas une démonstration imposée.
La foi, c’est :
marcher vers quelqu'un qu'on ne possède pas,
répondre à un appel sans avoir tout vu,
vivre avec l'absence sans abandonner l'espérance.
"Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas." (Hébreux 11,1)
Un Dieu qui se donne à voir
Ce que la Bible raconte, ce n'est pas d'abord que Dieu se cache.
C'est que Dieu veut se rendre accessible.
Il cherche l'homme. Il noue des alliances. Il parle. Il vient.
Quand Moïse rencontre Dieu, c’est dans un buisson en feu (Exode 3).
Quand Ésaïe voit Dieu, il est terrassé par sa gloire (Ésaïe 6).
Dieu ne se cache pas par plaisir.
Il se voile — par miséricorde, pour ne pas écraser.
Il se dévoile — par grâce, pour que l’homme puisse le rencontrer sans être consumé.
Voir Dieu : Jésus
Un jour, quelqu'un a dit à Jésus :
"Montre-nous le Père, et cela nous suffit." (Jean 14,8)
Et Jésus a répondu :
"Celui qui m’a vu a vu le Père." (Jean 14,9)
Dans Jésus-Christ, Dieu se donne à voir.
Non pas dans la toute-puissance, mais dans une vie fragile.
Non pas pour éblouir, mais pour marcher avec nous.
"Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous." (Jean 1,14)
Voir Dieu : dans les plus petits
Dans la parabole du jugement final, Jésus dit :
"J’avais faim, et vous m’avez donné à manger."
"J’étais étranger, et vous m’avez accueilli."
"Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait." (Matthieu 25,35-40)
Dieu n’est pas invisible :
Il se rend proche là où nous ne pensions pas le chercher.
Dans l’affamé. Dans l’étranger. Dans le frère en larmes.
Est-ce Dieu qui se cache… ou nous qui détournons le regard ?
Peut-être que Dieu n'est pas celui qui refuse d’être vu.
Peut-être que nous cherchons ailleurs que là où il se donne à voir.
Peut-être que nous attendons des éclairs et des miracles,
alors qu'il parle dans le pauvre, le brisé, l'oubliée.
Conclusion ?
Dieu ne s'impose pas.
Il s'approche.
Non pour être capturé, mais pour être reçu.
Et parfois, sa discrétion n'est pas un signe d'absence.
C'est un appel à la rencontre.
Un appel à la confiance.
"Heureux ceux qui croient sans avoir vu." (Jean 20,29)
Enfin, demander où Dieu se cache, C’est aussi un peu, selon la formule, la réponse du berger à la bergère, car au début de la Bible, c’est Dieu qui demande à Adam (l’humanité) : “Où es-tu ?“.