Points d’appui
Ces textes établissent des principes de référence. Ils ne se substituent pas aux autres contenus, mais les travaillent, les recoupent et offrent quelques repères. Les exposer ici permet de rendre lisible ces biais (parce qu’on n’y échappe pas). Les exposer, non dans un souci exagéré de transparence ou de pureté illusoire, ni pour les corriger trop vite, mais pour les avoir sous les yeux, pourvoir y revenir, comprendre comment ils orientent silencieusement les choix, les mots et les perspectives.
Spirituel, mais pas religieux ?
Karl Barth, théologien protestant du XXe siècle, offrait une critique cinglante de la religion. Pour lui, la religion est une construction humaine, une tentative de saisir Dieu par des moyens humains. Il l’opposait à la révélation, qui est l’initiative divine, imprévisible et gratuite, par laquelle Dieu se manifeste. Barth voyait dans la religion une forme d’idolâtrie, un effort pour mettre la main sur Dieu. Dans L’Épître aux Romains (1919), il écrit : « La religion est l’ennemie de la foi, car elle cherche à enfermer Dieu dans des systèmes humains. » Cette critique résonne-t-elle avec le rejet SBNR des institutions religieuses, perçues comme des obstacles à une expérience authentique ?