On t’a dit « Sers ! » Tu as entendu « Efface-toi ! »

Ou « Jésus t’a lavé les pieds, pas le cerveau, pas la personnalité. », ou « Te cramer, c’est pas un acte spirituel. », ou encore « Être chrétien, c’est pas s’effacer. » Et tu penses quoi de « Servir, c’est pas s’oublier. C’est s’engager. », « Dieu te veut vivant, pas servile. »

Bienvenue. Ici, on fait le tri entre ce qu’on a cru comprendre et ce que l’Évangile dit vraiment.
Pas pour s’opposer. Pour rester vifs ou vivants.

Tu voulais t’engager, tu t’es fondu dans le décor.
Tu voulais servir, tu t’es perdu de vue.
Personne ne t’a fait croire que c’était ça, être chrétien, mais c’est quelque part, c’est quand même ce que tu as cru comprendre :
Se rendre utile. Se taire. Ne pas faire de vagues.

Mais se cramer, ce n’est pas un acte spirituel.
S’effacer, ce n’est pas une vertu.
Et l’amour, ce n’est pas se consumer.

D’où vient qu’on confonde servir et s’écraser ?
On encense les discrets, les silencieux, les “bons soldats de l’ombre”,
sans voir que certains s’effondrent juste derrière le rideau.

On a remplacé le souffle de l’Esprit par la charge mentale ecclésiale.
On s’est mis à confondre le sacrifice du Christ avec l’épuisement des bénévoles.
Et le pire, c’est qu’on a appelé ça “fidélité”.

Mais Jésus n’a jamais demandé ça.
Il a lavé les pieds, oui.
Mais en pleine conscience de qui il était.

« Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison, car je le suis. »
— Jean 13,13

Il ne s’est pas effacé. Il s’est engagé.
Et c’est pas pareil.

« Servir, c’est pas s’oublier.
C’est s’engager. »

Tu peux donner de toi sans te perdre.
Tu peux aimer sans t’abîmer.
Tu peux porter les autres sans t’éteindre.

Parce que Dieu te veut vivant, pas servile.
Enraciné, pas résigné.
Présent, pas invisible.

Alors on va faire le tri ici aussi.
On arrête de romantiser le burn-out pastoral.
On arrête d’admirer les épuisés.
On arrête de penser qu’il faut s’annuler pour aimer.

La thèse ?
Servir, c’est incarner.
C’est mettre ton intelligence, ton corps, ton histoire, ton caractère au service de quelque chose de plus grand.
Mais ce quelque chose a besoin de toi. Vraiment toi.

Et moi, comment je vois les choses ?
Je crois que l’Église a besoin de visages, pas de silhouettes.
De voix, pas d’échos.
De serviteurs qui tiennent debout, pas de fantômes dociles.

Je crois que si Jésus te lave les pieds,
c’est pour que tu marches. Pas pour que tu disparaisse.

On en parle ?

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