La mort 0 – Christ 1

Et moi, je compte les points ? Je reste dans les tribunes ? Je suis sur le banc de touche ?

Une victoire sur la mort et une transformation pour l’humanité

Les implications cosmiques de la résurrection de Jésus

La tradition chrétienne orthodoxe, telle que soulignée par John Dominic Crossan, offre une représentation visuelle et théologique saisissante de la résurrection du Christ : une victoire sur la mort. Dans cette tradition, le Christ descend dans le séjour des morts (l’Hadès) et en extirpe l’humanité, représentée par Adam et Ève. Il les prend par la main, soulignant ainsi la libération et la restauration.

Cette image entre en résonance avec ce que j’ai déjà développé autour des termes « ressuscité » et « risen ». Elle ouvre à plusieurs implications théologiques majeures :

Une rédemption collective, une transformation pour tous

L’image du Christ qui prend par la main Adam et Ève dit quelque chose de fondamental : la résurrection ne concerne pas Jésus seul, elle engage l’humanité entière. Elle ne se réduit pas à un miracle isolé, mais incarne une transformation collective, une transition de l’ancien vers un état nouveau, glorifié, renouvelé.

Une unité totale avec l’humanité

Le fait que le Christ tende la main à Adam et Ève dit aussi son identification totale à notre condition. Il ne survole pas la mort : il y descend. Il ne domine pas l’humanité d’en haut : il l’élève de l’intérieur. Ce geste exprime toute la profondeur de l’Incarnation — Dieu dans la chair, jusqu’au fond de la mort — et cette union restaurée entre le divin et l’humain.

Une victoire complète sur la mort

Dans cette représentation, le Christ ne se sauve pas lui-même : il fait exploser la mort de l’intérieur. Il en brise le pouvoir, il ouvre une brèche dans ce qui semblait clos. Sa résurrection n’est pas seulement une sortie glorieuse : c’est un renversement cosmique, qui offre une espérance réelle à tous ceux que la mort menace, use, ou enferme.

Un retour à la communion, un monde à renouveler

En prenant Adam et Ève par la main, le Christ rétablit ce qui était brisé. Ce geste parle de restauration, de création renouvelée, d’un retour à la communion avec Dieu. Le terme « ressuscité » ne renvoie donc pas à un simple retour en arrière, mais à un processus transformateur, qui nous tire vers l’avant, vers l’état glorieux auquel nous sommes appelés.

En somme, cette tradition orthodoxe nous invite à parler de la résurrection non pas comme d’un redémarrage, mais comme d’un passage, d’un arrachement au règne de la mort et d’une entrée dans une vie autre, transfigurée.

Ce n’est pas juste une victoire pour Jésus.
C’est un événement cosmique, une percée qui change le destin de l’humanité.
Une main tendue. Une sortie. Une promesse.

La mort 0 – Christ 1… La question pourrait être : Et moi, je lève les bras pour qui ?

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