Et maintenant, je fais quoi avec ça ?
Je commence à comprendre.
À croire, peut-être. À sentir qu’il y a autre chose.
Mais ça change quoi, concrètement ?
Je me lève le matin.
Je bosse. Je croise mes potes. Je vois ma famille.
Et Dieu, là-dedans ? Il fait quoi ? Il attend que je m’isole pour lui parler ?
Ou est-ce qu’il y a une autre manière de vivre avec ?
Peut-être que la foi, c’est pas un supplément.
C’est pas une couche en plus à rajouter à mon emploi du temps.
C’est une manière différente de regarder ce que je fais déjà.
Ce que je vis déjà.
Ce que j’aime, ce que je perds, ce que je cherche.
“Et maintenant, je fais quoi avec ça ?”
Peut-être que je commence par une toute petite chose.
Je prie. Je me tais. Je relis ma journée.
Je partage une parole. Je pose une question.
Je garde vivant, en moi, ce qui vient de plus grand que moi.
Et le reste, ça viendra.
Pas comme un plan.
Mais comme une route.
C’est aussi la question du faire
Le "faire" ne fonde pas le salut
Dans la tradition réformée comme luthérienne, le salut n’est pas une conséquence de nos actes, mais un don gratuit de Dieu, par grâce, reçu dans la foi.
Cela vient clairement de Luther et de Calvin, et reste central dans la prédication protestante :
« Ce n’est pas pour être sauvé que je fais, mais parce que je suis sauvé. »
Donc, la question du faire ne peut pas être : "Que dois-je faire pour mériter ?", on pensera plutôt :
"Qu’est-ce que cette grâce déclenche en moi ?"
Le "faire" comme réponse, pas comme condition
Jésus appelle à une vie engagée — mais toujours à partir de la rencontre, jamais comme préalable.
→ Exemple de Zachée (Luc 19), ou de la femme adultère (Jean 8) : l’acte vient après la parole d’accueil et de pardon.
En protestantisme, cette dynamique est souvent formulée dans les catéchèses ou prédications comme une éthique de la gratitude, et non de la peur ou du mérite.
Tout ça c’est bien beau, Mais alors… faire quoi ?
C’est ici que surgit la question existentielle et pratique :
Si Dieu m’a parlé, m’a relevé, m’a justifié — qu’est-ce que je fais maintenant avec ça ?
Et cette question, justement, n’a pas une seule réponse. C’est souvent à ce moment-là que naît un appel personnel, une forme d’éthique située, ou une vocation.
Elle peut se formuler ainsi dans un cadre EPUdF :
"Comment vivre concrètement l’amour du prochain dans ma situation ?"
"Comment agir dans ce monde troublé, sans croire que je peux tout réparer ?"
"Qu’est-ce qui, en moi, est appelé à être mis en mouvement ?"
Références souvent mobilisées dans ce cadre :
Romains 12,1–2 : "Offrez vos corps comme un sacrifice vivant…"
Galates 5,13 : "C’est à la liberté que vous avez été appelés… servez-vous les uns les autres par amour."
Jacques 2,17 : "La foi sans les œuvres est morte." — toujours interprété dans la nuance : les œuvres ne justifient pas, mais expriment.