Prier quand on n’a pas envie
Des fois, j’ai pas envie.
Pas envie de prier. Pas envie de parler à Dieu.
Pas envie de faire semblant non plus.
J’ai la tête ailleurs.
Ou trop pleine.
Ou trop vide.
Et puis, prier… pour dire quoi ?
Que je doute ? Que je suis en colère ?
Que j’ai rien à dire ?
Parfois, je commence.
Je dis deux mots. Je m’arrête.
J’attends. Je m’ennuie. Je recommence.
Et c’est nul.
Mais peut-être que c’est ça aussi, prier.
Rester là, même si c’est flou.
Envoyer une phrase cassée, comme on lance une bouteille à la mer.
Et croire — un peu, juste assez — que quelqu’un peut encore entendre.
Prier quand on n’a pas envie, c’est pas héroïque.
C’est fragile. C’est humain.
C’est peut-être la seule manière honnête de rester en lien.
Sans forcer. Sans fuir.
Juste dire : je suis là.
Et parfois, ça suffit.