Est-ce que l’humanité mérite d’être sauvée?
La question posée par Leeloo
Dans Le Cinquième Élément, Leeloo, après avoir observé la violence, la guerre et la destruction perpétrées par les humains, hésite. Elle pose une question centrale :
"Est-ce que l’humanité mérite d’être sauvée ?"
C’est plus qu’un doute. C’est une crise intérieure. Un moment où l’espoir se fracture au contact du réel. Leeloo ne refuse pas de sauver le monde par caprice, mais parce qu’elle ne voit plus de raison de le faire.
Une hésitation profondément philosophique
Cette scène entre en résonance avec une forme de pessimisme radical, qu’on retrouve chez certains penseurs comme Schopenhauer et Nietzsche.
Schopenhauer pensait que le monde était essentiellement souffrance, que le vouloir-vivre conduisait à une reproduction sans fin du malheur, et que le salut passait par une forme de renoncement au monde.
Nietzsche, bien qu’opposé à ce pessimisme de fuite, part du même constat : l’histoire humaine est traversée par la cruauté, la répétition, la destruction. Mais au lieu de renoncer, il propose d’affirmer la vie, même dans ses aspects les plus durs.
Leeloo, au croisement des deux pensées
Leeloo se tient à la jonction de ces deux visions :
Elle voit la noirceur du monde, sans illusion.
Elle doute qu’il vaille la peine d’être sauvé.
Elle a pourtant en elle le pouvoir de réactiver l’espérance — mais seulement si quelque chose ou quelqu’un la convainc que l’amour, la beauté, ou la bonté ne sont pas totalement effacés.
Sa question n’est donc pas naïve. C’est la version populaire et visuelle d’un débat ancien :
Face au mal, doit-on sauver, renoncer, ou reconstruire